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L’artiste conjugue ici ses intérêts picturaux pour la ville et pour la nuit. nous sommes dans le quartier Saint-Sauveur avec ses alignements de maisons d’ouvriers ; on devine au loin les lumières nocturnes du centre-ville de Québec.
De prime abord, la composition semble toute simple avec ses volumes géométriques traités en aplats ; mais à y regarder de près, chacune des maisons se distingue par de menus détails. Il en va de même de la palette de couleurs à laquelle le peintre eut recours. N’allez pas croire qu’elle se limite au rouge, au brun et au blanc sur un fond noir. En réalité, toute la surface de la toile vibre au gré de touches de gris, de vert et de rose ; il y a même des tonalités de couleur sur le sol enneigé et dans le noir de la voûte céleste !
En raison de l’heure tardive, il n’y a évidemment personne dans les rues enveloppées de froidure et de silence de Québec-Ouest mais il y a de la vie et de la chaleur dans les maisons rouges puisque de la fumée s’échappe de leurs cheminées.
À sa manière, Une nuit à Québec-Ouest de Jean Paul Lemieux nous invite donc à aller au-delà des apparences et à prendre le temps de découvrir toutes les beautés de l’univers de la ville, y compris dans ses quartiers les plus modestes. Après tout, la ville est comme le musée : elle appartient à tous ceux qui prennent le temps de la parcourir pour y découvrir une part d’eux-mêmes, qu’ils soient de la haute ville ou de la basse ville, qu’ils soient de Québec ou d’ailleurs.
John R. Porter